Préparer correctement votre vol est une garantie de réussite de votre navigation. Puisque cette tâche peut paraître complexe et fastidieuse, voici quelques conseils et liens utiles pour vous aider à préparer votre vol de la meilleure des manières.
Que vous ayez à effectuer une étape d'un tour pilote, un vol pour participer à un événement ou à une activité du département Training, ou tout simplement une petite navigation pour le pur plaisir de voler sur le réseau, la préparation ne doit pas se faire à la va-vite car, comme dit le dicton, "mieux vaut avoir envie d'être en l'air, que d'avoir envie d'être au sol".
La préparation d'un vol peut vous paraître une étape fastidieuse, longue, pas tellement utile sur IVAO. Au contraire, un vol bien préparé est la garantie d'un vol sans encombre, où le plaisir et le réalisme sont au rendez-vous. Pas besoin d'y passer des heures (sauf si vous avez l'âme d'un dispatcher !), un petit moment bien organisé et efficace fera l'affaire.
Pour vous aider dans cette démarche, voici une petite liste des différentes étapes pour préparer un vol précisément et efficacement. Au début, vous y passerez un peu plus de temps, mais avec l'expérience ce sera une simple partie de plaisir.
La première des choses à faire avant de partir en vol va peut-être vous paraître absurde mais il faut tout d'abord définir les aéroports de départ et d'arrivée, autrement dit, déterminer la navigation à effectuer.
Ce premier choix est fondamental car il va déterminer la distance de la navigation et, par conséquent, le temps de vol. Si votre navigation n'est pas déjà définie par l'activité à laquelle vous souhaitez participer (étape d'un tour, training ou examen ATC, vol d'une VA, événement,...), plusieurs critères doivent rentrer dans votre choix :
Quel que soit votre choix de navigation, il vous faut impérativement choisir un avion que vous maitrisez. Appréhender un avion dans tous ses détails, même sur simulateur, est une affaire complexe qui peut prendre des semaines, voire des mois. Il est nécessaire que vous soyez en mesure d'effectuer les actions de pilotage les plus basiques (roulage, décollage, changement de cap et altitude, maitrise de la vitesse, approche, atterrissage) avec votre avion. En fonction de votre navigation, vous choisirez l'avion le plus adapté, en particulier en termes de distance de vol et d'équipements.
De manière générale :
Dans tous les cas, prenez le temps de connaitre votre avion, ses instruments de vol et de radionavigation, ses vitesses caractéristiques et ses limitations. Pour la plupart des addons, vous trouverez ces infos dans le manuel de l'avion. Autrement, avec un peu de patience vous trouverez sur internet les manuels réels (sous les nom d'AFM, Airplane Flight Manual ; POH, Pilot Operating Handbook ; AOM, Aircraft Operating Manual ; FCOM, Flight Crew Operating Manual,...).
Maintenant que vous êtes au clair sur la navigation et le type d'avion, il faut choisir la règle de vol : IFR ou VFR ? Un coup d'œil à la météo guidera ce choix.
Que vous voliez en VFR ou en IFR, il est très important d'étudier la météo. Si vous voulez voler en VFR, il faut vérifier que vous disposerez des VMC pendant toute la durée du vol et adapter la navigation (route et altitude) en conséquence. Si les conditions météo ne permettent pas du vol VFR, l'IFR est là pour vous permettre de voler en toutes conditions (ou presque...).
Voici donc les étapes à effectuer pour une étude efficace de la météo :
Si vous volez en Europe, vous pouvez profiter du site web de Météo France spécialisé pour l'aéronautique (la création d'un compte est nécessaire), où vous pouvez trouver, entre autres, les cartes TEMSI et WINTEM.
Enfin, pour vous aider à décoder les METAR et TAF, ainsi que les cartes TEMSI et WINTEM, vous pouvez consulter notre documentation ou le guide de Météo France.
Maintenant, vous avez toutes les informations nécessaires pour commencer la véritable préparation, ce qui commence par bien planifier votre route.
La règle du vol à vue (VFR, Visual Flight Rule) impose que vous soyez capable de vous repérer dans l'espace grâce à des repères visuels au sol. Ceci ne veut pas dire qu'il est interdit d'utiliser des instruments de radionavigation (VOR, DME, ADF, GPS). Au contraire, la planification d'une route VFR profite souvent de la présence de balises de radionavigation au sol.
Voici les quelques étapes essentielles pour bien réaliser votre planification de route :
Avec tout cela, vous êtes paré pour effectuer un vol VFR en toute sécurité, et visiter les plus beaux endroits de France !
Cette procédure de planification peut sembler longue et fastidieuses. Cependant, plusieurs méthodes existent pour réaliser votre tracé de route et calculer vos branches, l'altitude, le bilan carburant et celui de masse et centrage : vous pouvez utiliser des cartes papier (issues de la carte France OACI disponible également en ligne) et faire vos calcules à la main, ou bien utiliser des logiciels de planification qui feront le travail pour vous. Parmi les nombreux logiciels existants nous vous conseillons Mach7 (logiciel en ligne facile d'utilisation ; il vous suffit de vous créer un compte gratuit pour profiter de la plupart des services) et Navigation (logiciel gratuit développé par François Fouchet, très performant et utilisé en réel, mais plus difficile à appréhender).
A la différence du VFR, le vol en régime IFR (Instrument Flight Rules) permet de s'affranchir des limitations météorologiques car ce sont les IMC (Instrument Meteorological Conditions) qui s'imposent et la navigation instrumentale remplace les points de report visuels. Cependant, les exigences de radionavigation imposent que votre avion soit dûment équipé et homologué et, de manière générale, des nombreuses règlementations et procédures vont influencer la planification de la route.
En général, la navigation IFR est effectuée en empruntant des voies aériennes (airways) qui permettent de relier l'aéroport de départ à celui d'arrivée. Notez qu'il est tout à fait possible d'emprunter des voies aériennes lorsqu'on vole en régime VFR (moyennant le maintien des VMC et les clairances associées à la classe d'espace). Notez également que l'utilisation des voies aériennes peut être remplacée par un cheminement entre balises de radionavigation au sol (VOR, NDB) : ce type de navigation est relativement simple et demande une planification qui reprend beaucoup des concepts développés ci-dessous.
La planification d'une route IFR, notamment pour des avions commerciaux type liner, est un travail complexe et technique (c'est ce qu'on appelle le dispatch). La procédure que nous vous proposons ici est clairement une simplification pour vous permettre de créer votre propre planification ou de comprendre celle qui est générée automatiquement par des nombreux logiciels.
Dans beaucoup d'aéroports disposant de procédures IFR, les départs d'effectuent en utilisant des itinéraires normalisés appelés SID (Standard Instrument Departure) qui relient l'extrémité de la piste (DER, Departure End of Runway) à un point situé sur une voie aérienne. En général, chaque SID dépend de la piste utilisée et un indicatif spécifique lui est associé. Choisissez donc le SID qui vous emmène à un premier point en route proche de la direction globale de votre navigation.
Si plusieurs SID vont dans la même direction, il faudra en tester plusieurs en fonction de votre route et des autres critères qui vont suivre.
Certains SID comportent des contraintes d'équipement qu'il faut respecter. C'est typiquement le cas des SID RNAV que vous ne pouvez pas utiliser si votre avion ne dispose pas de la capacité RNAV adaptée.
En l'absence de SID adéquate, vous pouvez effectuer un départ omnidirectionnel qui vous amènera directement vers le premier point en route.
Dans tous les cas, vérifiez les contraintes publiées (pente/taux mini de montée, altitudes et vitesses minimales et maximales, etc.) et, lorsqu'elle est publiée, l'altitude autorisée qui est associée à la procédure.
En France, les SID sont disponibles dans l'AIP publié par le SIA (section AD 2). Pour la planification de vols dans d'autres pays, utilisez les logiciels (payants !) fournissant les bibliothèques des cartes (Navigraph, Jeppesen) ou cherchez sur Internet l'AIP (souvent gratuit) du pays correspondant et la section contenant les cartes d'aérodrome.
Remarquez enfin qu'en présence d'ATC, la procédure de départ est assignée au sol lors de la clairance de départ et son suivi est assuré par le contrôle d'approche. La procédure qui est effectivement autorisée par les contrôle peut donc différer de celle qui a été planifiée (autre SID, guidage radar, procédure déterminée ad hoc) mais vous emmènera de toute manière au même point, c'est à dire le premier point en route.
Comme pour le départ, il est assez courant que des itinéraires d'arrivée normalisés, appelées STAR (Standard Terminal Arrival Route), soient publiées. Une STAR est une route qui vous emmènera d'un point sur une voie aérienne au point de début d'une procédure d'approche (IAF, Initial Approach Fix). Comme pour les SID, chaque STAR dépend souvent de la piste utilisée et un indicatif spécifique lui est associé. Choisissez donc la STAR qui démarre sur un point proche de votre direction d'arrivée.
Encore une fois, si plusieurs STAR vont dans la même direction, il faudra en tester plusieurs en fonction de votre route et des autres critères qui vont suivre.
Comme pour les SID, certaines STAR comportent des contraintes d'équipement qu'il faut respecter. C'est typiquement le cas des STAR RNAV que vous ne pouvez pas utiliser si votre avion ne dispose pas de la capacité RNAV adaptée.
En l'absence de STAR adéquate, vous pouvez effectuer une arrivée directe sur l'IAF ou sur la verticale terrain.
Ici aussi, vérifiez les contraintes publiées (altitudes et vitesses minimales et maximales, etc.) dans les cartes que vous trouverez, comme les SID, dans l'AIP.
Enfin, en présence d'ATC, la procédure d'arrivée est assignée peu avant la mise en descente et peut également différer de celle qui a été planifiée (autre STAR, guidage radar, procédure déterminée ad hoc).
Une fois que le premier et le dernier point en route sont définis, le travail de planification consiste à déterminer un cheminement par les différentes voies aériennes et un niveau de vol en croisière qui prennent en compte un certain nombre de contraintes :
Pour la planification de votre route, vous pouvez utiliser le site internet SkyVector ou les logiciels (payants !) fournissant les bibliothèques des cartes en route (Navigraph, Jeppesen). En France, les cartes en route et le détail des voies aériennes sont disponibles dans l'AIP publié par le SIA (section ENR 3 et ENR 6). De manière générale, les cartes en route des pays intégrés dans Eurocontrol sont disponibles gratuitement dans les AIP nationaux.
La planification de la procédure d'approche n'a lieu que très partiellement au sol. En effet, il est compliqué de prévoir précisément, en particulier lorsque le vol est long ou s'il est planifié bien avant l'heure de départ, la procédure d'approche qui sera disponible en fonction des conditions météorologiques. En réalité, l'approche qui devra être exécutée est annoncée par l'ATC (ou est indiquée dans son ATIS) en vol avant ou juste après le début de la descente.
Néanmoins, il est important de préparer les éléments essentiels pour que la préparation en vol soit rapide et efficace :
En IFR, il est obligatoire de planifier et indiquer dans le plan de vol un aérodrome de dégagement à destination, à l'exception des cas suivants :
Planifiez la route, l'altitude et la procédure d'arrivée sur votre aéroport de dégagement à partir de l'IAF (ou de la vertical terrain) du terrain d'arrivée.
A la différence d'un vol VFR sur un avion léger, où la quantité de carburant embarqué n'a qu'un impact limité sur ses performances en vol, la planification précise et efficace du carburant à emporter pour un vol IFR en liner est une nécessité et une obligation.
En IFR, la règlementation européenne impose que le carburant embarqué comprenne :
Il y a des cas particuliers (aérodrome isolé, vol avec escale technique facultative, vol ETOPS, etc... ) qui sont sujets à une réglementation adaptée mais nous ne les traiterons pas ici.
Une fois que vous aurez déterminé le carburant à embarquer, calculez les masses caractéristiques de votre appareil (masse zéro-carburant, masse au roulage, masse au décollage, masse à l'atterrissage) et vérifiez qu'elles sont compatibles avec les limitations de votre appareil.
De même, calculez les paramètres de décollage (configuration, puissance et vitesses caractéristiques, distance de décollage) et atterrissage (configuration, vitesses caractéristiques, distance d'atterrissage) en fonction la piste. Ces paramètres sont souvent très complexes à déterminer, notamment pour les liners. Des abaques et tableaux existent dans certains manuels (en particulier chez Boeing) mais sont difficiles à trouver et interpréter et peuvent être aisément remplacés par des logiciels (souvent payants comme par exemple TOPCAT) souvent associés aux outils de dispatch.
Vous l'avez vu, la planification d'un vol IFR, notamment en liner, est bien plus compliquée que celle d'un vol VFR. C'est pourquoi, à la différence du VFR où la planification est réalisée par le commandant de bord (éventuellement aidé par quelques logiciels tels ceux que nous avons cité plus haut), la planification d'un vol IFR de type commercial est normalement effectuée par du personnel spécialisé (dispatchers) au sein du Département Flight Operations de la compagnie.
Sur IVAO, chaque pilote doit réaliser sa propre planification de vol, ce qui n'est pas de tout repos, même après avoir lu tout ce qui précède. Pour aider les pilotes virtuels, des nombreux outils sont disponibles, aussi bien gratuits que payants. Les deux outils les plus largement diffusés sont :
Ces deux outils produisent, comme tout logiciel de dispatch, un document appelé OFP (Operational Flight Plan) qui contient le détail de toutes les informations propres à la planification (informations générales sur le vol et les conditions et hypothèses du dispatch, profil latéral et verticale de la route, bilan de masse et carburant, informations météo, plan de vol ATC, synthèse des NOTAM, etc.) dans un format personnalisable (tout comme les dispatch des différentes compagnies aériennes disposent d'OFP au format propre).
Que vous ayez effectué toutes les étapes décrites ici ou que vous ayez produit "aveuglement" un OFP avec SimBrief, prenez quand même le temps de lire et comprendre le contenu de l'OFP pour que votre vol se passe pour le mieux.
Une fois que vous aurez terminé tout ce qui précède il ne vous restera que le remplissage du plan de vol. C'est une étape importante qui est souvent négligée par les pilotes sur IVAO (et cause des commentaires et refus d'étape dans les tours pilote...). Pourtant, un plan de vol bien rempli est le signe d'un vol bien préparé et indique aux ATC, mais aussi aux autres pilotes, que vous savez ce que vous faites car vous l'avez bien planifié.
Voici quelques conseils pour bien réussir le remplissage du plan de vol :
Pour être certain d'avoir bien travaillé et que votre planification de vol a été un succès, rien de plus simple que passer à la validation de votre plan de vol. En effet, pour les vols effectués dans les espaces européens, l'autorité Eurocontrol met à la disposition gratuitement un validateur automatique (anciennement appelé validateur CFMU) qui analyse votre plan de vol et vous indique les éventuelles erreurs. Il s'agit d'un outil très performant mais qui n'est pas simple à utiliser, notamment quand des erreurs sont indiquées. Néanmoins, se faire la main avec cet outil est une bonne école pour bien apprendre à planifier des routes complexes.
Enfin, n'oubliez que le plan de vol n'est que le fruit de votre planification et, en tant que prévision, n'est pas forcement respectée intégralement. D'une part, l'ATC peut modifier votre route (avec des raccourcis, des guidages, des directs) ou votre altitude/niveau de vol en croisière. D'autre part, vous pouvez également modifier votre planification en fonction de l'évolution de la météo, des conditions de trafic ou opérationnelles et demander à l'ATC des clairances différentes par rapport à votre plan de vol. En l'absence de contrôle utilisez la fréquence d'auto-information (UNICOM) pour informer les pilotes voisins de vos intentions.
Bons vols à tous et bon dispatch aux passionnés ;-)